Le décret abaissant la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h sur les routes à double sens sans séparateur central est paru au Journal officiel du 17 juin 2018. Quelles routes et quels conducteurs sont concernés ?
Il n’y aura pas eu de marche arrière. Conformément à ce qu’avait annoncé le Premier ministre, Édouard Philippe, le 9 janvier dernier, suite à la tenue du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR), la vitesse maximale autorisée sur les routes bidirectionnelles à chaussée unique sans séparateur central est fixée à 80 km/h au lieu de 90 km/h à compter du 1er juillet 2018.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur précise que ne sont pas concernés les routes dotées d'un séparateur central tout comme « les tronçons de route comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation (deux fois deux voies et trois voies), et uniquement dans ce sens de circulation ». Le communiqué précise par ailleurs que « si la voie opposée à cette double voie est unique, celle-ci aura, selon la nouvelle règle commune, une vitesse limitée à 80 km/h ».
11 000 panneaux remplacés
D’un point de vue logistique, cette mesure implique de changer environ 11 000 panneaux pour un coût estimé par l’État, entre 6 et 12 millions d’euros. La facture sera prise en charge par l’État qui s’est engagé à rembourser, aux collectivités locales, les travaux entrepris.
Pas de changement pour les permis probatoires
Le décret ne prévoit aucune modification de la réglementation pour les élèves en apprentissage de la conduite et les conducteurs titulaires d’un permis probatoire. Ainsi, ils sont toujours tenus de ne pas dépasser 110 km/h sur autoroute quand la vitesse maximale indiquée est de 130 km/h et 100 km/h sur les autoroutes où cette limite est plus basse ainsi que sur les routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central. Par contre, sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central, la règle est la même pour les élèves conducteurs, les détenteurs d’un permis probatoire et les conducteurs possédant un permis de conduire depuis plus longtemps, à savoir que la vitesse limite autorisée est fixée à 80 km/h et non pas 70 km/h comme on aurait pu le penser.
Objectif : 300 vies sauvées par an
Pour ce qui est de l’impact sur l’accidentologie, le gouvernement assure que « cette mesure pourrait permettre de sauver chaque année plus de 300 vies, alors que les voies concernées concentrent 55% de la mortalité routière ». Afin de mesurer les effets de cet abaissement de la vitesse, il est prévu de dresser un bilan dans deux ans.