Bilan du Comité indépendant d’évaluation des 80 km/h
Depuis le 1er juillet 2018, la vitesse sur les routes du réseau secondaire dépourvues de séparateur central est limitée à 80 km/h. Cet abaissement de la vitesse de 10 km/h a soulevé dès son annonce la contestation des usagers de la route que l’objectif annoncé de la mesure en terme de réduction du nombre d’accidents et de la mortalité n’a pas convaincus.
Menée par le CIE, l’étude de l’évolution de l’accidentalité et de la mortalité se déroulera sur 2 ans.
Malgré le défaut actuel de chiffres officiels émanant des bases de données de l’accidentalité routières, le CIE met en évidence les conséquences directes et indirectes de la limitation de la vitesse.
Au regard de la réduction du nombre d’accidents de la route dus à des vitesses excessives ou inadaptées, les études démontrent que moins de 25% des accidents mortels de l’année 2017 ne se sont produits sur le type de routes concernées, l’objectif de réduction de la mortalité est donc mathématiquement non atteignable.
De plus, la baisse de la vitesse allonge considérablement le temps cumulé de déplacement des usagers de la route. Cette donnée est considérée par le CIE comme un marqueur économique et social à prendre en compte, puisque, selon le CIE, 200000 années de travail ou de loisirs seront “perdues” en déplacement, ce qui est estimé à 3,8 milliards d’euros par an, et impacterait "les habitants et l’économie des régions les plus fragiles".
Pour finir, le changement de vitesse autorisée a entraîné des coûts élevés de modification de la signalisation routière.
L’efficience de la baisse de la vitesse à 80km/h reste donc à démontrer tant sur le plan humain que sur le plan économique.